Immigration et intégration dans les brandes du Châtelleraudais au XVIIIe siècle
L’histoire des colons allemands du marquis de Pérusse des Cars reste un épisode méconnu de notre passé régional, en raison de son échec partiel et, surtout, du raz-de-marée acadien qui déferle sur les brandes châtelleraudaises à partir des années 1773 et 1774. Abordée en détail par Ernest Martin dans un ouvrage des années 1930 consacré aux exilés de la Nouvelle France, l’expérience allemande y joue le rôle de répétition malheureuse du projet acadien. Bien qu’un peu ancien, le livre d’Ernest Martin fait toujours autorité, au moins sur l’aspect agronomique de la question. Un aspect que les pages qui vont suivre n’ont donc pas l’ambition de renouveler. Cela ne veut pas dire que l’entreprise ne soit pas souhaitable. Au contraire : la résurgence d’une histoire rurale cette dernière décennie ouvrirait sans doute d’autres perspectives passionnantes à une telle question. Cela signifie simplement que ma démarche prioritaire est autre : elle consistera à parler de cette colonie moins comme une expérimentation agricole liée à la figure tutélaire du marquis de Pérusse (ce que pourrait laisser entendre le titre de cet article) que comme un cas particulier et exceptionnel d’installation collective d’étrangers en Poitou.
La suite de l’article : Sébastien Jahan, Les Allemands du Marquis. La colonie agricole de Pérusse des Cars (depuis 1763)