Violences contre les Gendarmes au XIXème siècle, Gwénaël Murphy

Au fil des siècles, les législations évoluent et étendent de plus en plus le champ d’action de la force publique. Au XIXème siècle déjà, les forces de l’ordre peuvent ainsi se rendre dans les foyers pour y régler, au nom de la loi, des conflits qui ne sont plus laissés à la seule discrétion des membres de la famille. L’inceste, les meurtres d’enfants mais aussi les femmes battues ou supprimées pour des raisons d’intérêts ou d’opportunités familiales amènent les gendarmes à intervenir. Cette ingérence est peu admise dans les campagnes. Au cours des interventions ou des investigations le gendarme, agissant souvent seul, sans les techniques de précaution enseignées aujourd’hui, peut y laisser la vie.
D’autre part, l’ordonnance royale de 1820 demande à la Gendarmerie Nationale « d’assurer la police des routes, des foires et des marchés, de surveiller les mendiants, les vagabonds et les gens sans aveu ». Elle illustre l’ampleur et la diversité des missions de police civile de ces militaires. Parmi les forces de l’ordre qui prêtent serment pour faire respecter la loi, avec les policiers, les Gardes nationaux, les huissiers ou les gardes champêtre, les gendarmes sont toutefois ceux qui subissent le plus de violences dans la première moitié du XIXème siècle : les deux tiers de ces actes leur sont destinés. Lors de la verbalisation d’un braconnier, l’arrestation d’un contrebandier ou d’un déserteur, ils se heurtent à des résistances individuelles, qui deviennent vite collectives par le jeu des solidarités familiales et communautaires. Agissant parfois seul, sans les techniques de précaution contemporaines, il peut y laisser sa vie.

 

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Ce contenu a été publié dans 2007, n°13, Ligne de démarcation, Front populaire, Gendarmes, Dancings, REVUE D'HISTOIRE DU PAYS CHATELLERAUDAIS, avec comme mot(s)-clé(s) , . Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

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