Hygiène et pratiques de santé dans les couvents de femmes du Châtelleraudais au XVIIIe siècle, Gwénaël Murphy

L’histoire du corps des religieuses reste à écrire. L’approche symbolique à travers l’analyse de la mortification corporelle ou des rites d’entrée en religion a certes déjà été abordée dans des travaux plus ou moins diffusés, cependant nous sommes face à des pratiques corporelles connectant ces femmes à la religion. Tenter d’observer ces corps comme ceux de femmes ordinaires en inventoriant les pratiques de santé et l’hygiène quotidienne qui leur sont appliquées, en intégrant la dimension religieuse du rapport au corps sans en faire le référent dominant, fait tomber une barrière dans l’histoire religieuse. Il n’y a rien de surprenant, en réalité, à cette situation, en particulier pour les religieuses. Celles-ci ont beaucoup focalisé l’attention quant aux soins qu’elles apportaient aux malades, insensés, vieillards, incurables, pauvres, militaires, vénériennes, enfants abandonnés ou contagieux marginalisés par la constitution des Hôpitaux Généraux dans la seconde moitié du XVIIe siècle. Ces femmes qui soignent les corps des autres font omettre qu’elles en possèdent également un, masqué sous des habits amples, un voile, une cornette… Le processus symbolique et vestimentaire consistant à désexualiser les jeunes professes lors de leur entrée en religion semble de ce fait parvenu à ses fins.

 

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