Les bouchers de Châtellerault du XVIe au XVIIIe siècles. Deuxième partie, Colette Braguier, Pierre Braguier

Une période cruciale : le Carnaval.

Tous les ans, pour Carnaval, il est organisé de grandes fêtes auxquelles la corporation des bouchers prend part. L’abbé Lalanne nous raconte que quelques jours avant le mardi gras, la ville de Châtellerault met en adjudication, au profit de son hôpital, ce que l’on nomme « la boucherie de carême ». En ce temps de pénitence, la consommation de viande est interdite jusqu’aux fêtes de Pâques, mais une boucherie est cependant autorisée en ville, pour les personnes n’ayant pas l’obligation de suivre ce jeûne, comme les malades, les vieillards et les enfants. L’argent obtenu par cette mise aux enchères sert à entretenir les finances de l’hôpital. Le boucher qui offre le plus d’argent, c’est-à-dire le dernier enchérisseur, a ainsi le droit de vendre de la viande. Il est le seul de la ville pour tout le carême. Mais il ne peut en vendre qu’aux infirmes et aux malades sur un certificat du maire ou du curé, et encore, ne doit-il le faire qu’à l’intérieur de sa boutique, à volets clos, sauf un « ais  » ouvert, pour ne pas faire scandale. C’est ainsi que le 6 février 1771, le sieur Bachelier-Corbillon se voit adjuger la Boucherie de carême, ceci pour la somme de 420 livres qu’il s’engage à payer en deux fois : une moitié à la mi-carême et l’autre moitié pour Pâques. De plus, il doit donner aux pauvres de l’hôpital 12 livres de viande pendant les jours gras car, de toute façon, les malheureux font bien carême toute l’année et ainsi, ils peuvent fêter mardi gras comme tout le monde ! Le boucher qui, cependant, se risque à vendre de la viande se voit pénaliser par une amende de vingt livres.

 

La suite de l’article : Colette Braguier, Pierre Braguier, Les bouchers de Châtellerault du XVIe au XVIIIe siècles. Deuxième partie

A propos admin

Association fondée en 1999, le C. C. H. A. vise à la découverte, la sauvegarde et la promotion du patrimoine documentaire du Pays châtelleraudais.
Ce contenu a été publié dans 2004, n°8, Conférences du CCHA 2003, 2004, REVUE D'HISTOIRE DU PAYS CHATELLERAUDAIS, avec comme mot(s)-clé(s) . Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire