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Samedi 27 novembre, salle de la Gornière, Châtellerault, compte-rendu du forum » Les parachutages de l’été 1944 dans le Nord de la Vienne »
- Quelques images de l’exposition sur Châtellerault en 1944 réalisée par les Archives communautaires de Grand Châtellerault sont à voir sur le carrousel ci-dessus.
- à 16 h, après la présentation générale du CCHA par sa présidente Bernadette Asselin, c’est au tour de Marie-Claude Albert, responsable des conférences, de présenter Jacques ALBERT et Jacques PIRONDEAU, professeurs retraités et chercheurs spécialisés dans l’histoire de la Seconde Guerre mondiale dans le secteur de Loudun, membres du VRID ( média numérique Vienne Résistance, Internement, Déportation).
- Les conférenciers citent tout d’abord leurs sources : archives départementales, communales, militaires, des témoignages.
- Précision : le département de la Vienne s’est auto libéré en septembre 1944. La ville de Loudun est libérée le 1er septembre 1944, celle de Poitiers le 5 septembre. Ce sont les maquis qui ont pris part à ces libérations, sans combats, et grâce au concours des parachutages. Ceux-ci sont effectués avec des avions Lysander, capables d’atterrir sur de courtes distances et sur toutes sortes de terrains. Tracts, armes, personnes sont parachutés. Ainsi, l’atterrissage d’un Lysander en mars 1942 près de St Léger-de-Montbrillais, appareil qui ramenait le colonel Rémy (Confrérie Notre-Dame) de Londres. Les personnes ayant participé à ces actions sont connues tels le colonel Rémy, les docteurs André Colas et André Chauvenet. Dès le 1er janvier 1944, le premier parachutage est organisé par la famille Lambert. C’est une action à la limite des communes de Berthegon et Orches aux conséquences funestes. D’autres suivront, en juillet 1944, apportant des armes au groupe Richelieu de St-Jean-de-Sauves et au groupe des Indépendants de Scévolles de Mont-sur-Guesnes (pour plus de précisions voir les articles du site internet de Vrid, ici et là). Les containers sont cachés au château de Dandesigny.
- Ces parachutages sont préparés par le BCRA (Bureau central de renseignements et d’actions). Ancêtre de la DGSE, c’est un service secret créé dès 1940, travaillant avec le SOE (Service opération executive) anglais créé par Churchill. Ses buts : renseignements, opérations parachutages qui sont organisés par des officiers jeunes pour la plupart. Ils s’entraînent aux tirs, aux maniements d’explosifs, à la fabrication de faux papiers. Ils sont parachutés pour organiser la Résistance française.
- Parmi eux, sont cités Claude Gros (alias César), pilote, qui a rejoint le BCRA Alger, puis celui de Londres. Il est parachuté le 19 juin 1944, à Douadic, dans l’Indre, pour structurer les réseaux de Richeliu (Indre-et-Loire), Chauvigny, Loudun., et ceux existant entre la frontière espagnole et la Vienne. Son (ou plutôt sa) radio est une jeune femme Josiane Sommer, qui deviendra son épouse (voir la photo du couple dans le carrousel d’images ci-dessus). Une personne, assistant à la conférence dans la salle, cousine par alliance de Josiane Sommer, nous donne un témoignage très émouvant, comme une histoire encore vivante.
- D’autres personnes parachutées, aident les maquis : Jean Sibilo, Cara.
- Après des parachutages d’armes, en Indre-et-Loire, ceux-ci se poursuivent ensuite dans la forêt de Scévolles (voir la carte). Les maquisards harcèlent les armées allemandes qui remontent. Ils rejoignent ensuite la poche de Saint-Nazaire, où les allemands sont pris au piège, poche qui ne sera libérée que le 11 mai 1945.
- Le débat a porté sur cette poche de Saint-Nazaire et les conditions très dures des châtelleraudais qui ont souffert du froid, sur les différents maquis, sur la rivalité des services du BCRA et du SAS (Spécila air service).
Les conférenciers ont signés les deux premiers tomes de la trilogie qu’ils ont prévu publier sur « La Seconde Guerre mondiale dans le Loudunais« . Le tome 2 vient de paraître.
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