Pour la première conférence de sa saison, le Centre Châtelleraudais d’Histoire et d’Archives a posé ses micros à la Grange de Targé où environ soixante-dix personnes sont venues écouter Maria Desmurs parler « Des médecins, sages-femmes et autres professionnels de santé en Châtelleraudais au XIXe siècle. »
Marie-Claude Albert en charge des conférences, présente Maria Desmurs. Née en Italie, naturalisée française, elle suit des études en France qui lui permettent de devenir documentaliste. A son arrivée à Châtellerault en 2000, elle rejoint le C.C.H.A et son groupe de recherche.
L’histoire des personnels de santé qu’elle nous propose, va permettre de suivre l’évolution de ces professions au sein de notre société. Un peu d’histoire nous mène en 1789. A cette époque trop de charlatans exercent leurs talents, aussi des formations sérieuses sont-elles proposées à ceux qui veulent pratiquer un métier de santé. Dans un premier temps, ces apprentissages se font dans le milieu militaire. En 1794, des écoles de santé ouvrent à Montpellier et à Strasbourg. A son tour, Bonaparte s’intéresse vivement à ces écoles et demande qu’y soient délivrés des certificats donnant le droit d’exercer.
Différentes catégories de praticiens apparaissent : médecins, chirurgiens, pharmaciens, sages-femmes. Selon la durée des études, plus ou moins longues, on peut pratiquer son art dans toute la France, dont Paris ou bien seulement sur le plan local.
Suit une analyse de la répartition des professionnels de santé dans le Châtelleraudais au XIXe.
Des listes de noms de médecins ayant exercé dans les communes de la région sont affichées et peuvent être consultées. Il est évident que les communes bien peuplées et situées près de routes accessibles accueillent un plus grand nombre de médecins. Plus tard, ils seront mieux répartis grâce à la politique des communes et du gouvernement.
Au début du siècle, des cours gratuits sont mis en place pour former médecins, pharmaciens et sages-femmes, ce qui va permettre aux classes moins aisées d’accéder à ces professions. Jusque là, seules les familles de bourgeois, de notables ou de riches marchands y avaient leur place. Aucun tarif n’étant établi, chaque praticien est rémunéré en fonction de la fortune de ses clients… de nombreux médecins et surtout des sages-femmes ont parfois des difficultés à survivre dans les campagnes pauvres.
En 1835 des aides du Conseil Général sont les bienvenues pour ouvrir d’autres cours, surtout pour les sages-femmes auxquelles on demande de savoir lire et écrire…
Vers le milieu du siècle le nombre de praticiens augmente en même temps que la population.
A Châtellerault, l’ouverture de la manufacture d’armes, faubourg de Châteauneuf, favorise l’installation de médecins dont deux habitent Châteauneuf, alors que c’est plutôt en centre ville qu’ils s’installent.
Dans l’ensemble, les praticiens qui exercent dans le département y sont nés et s’ils étaient issus de familles aisées à une époque, ils ont des origines de plus en plus modestes. Il n’est pas rare, dans certaines familles, d’être médecin de père en fils…c’est le cas de familles châtelleraudaises, comme celles du Dr Martineau et du Dr Mascarel dont Maria Desmurs nous conte l’histoire.
Ensuite, le dialogue s’établit entre le public, la conférencière et Marie-Claude Albert pour apporter réponses et précisions à certaines interrogations.
Et c’est sur ces propos animés que se termine cette conférence fort intéressante.
Compte-rendu de Jacqueline Gagnaire
Le texte complet de la conférence est paru dans la revue RHPC, n° 26, à télécharger ici.