I-Le besoin d’eau courante
Au début du XIXème siècle, l’alimentation en eau de la ville de Châtellerault est effectuée par des puits particuliers, et par quelques rares puits et fontaines publics. D’où les inconvénients que l’on imagine aisément : rareté d’une eau de mauvaise qualité, pénibilité de son transport, et toutes les conséquences sanitaires qui en découlent.
Or la fin du XVIIIème et le début du XIXéme siècles sont marqués par le début d’une évolution des idées et des moeurs concernant l’hygiène dans la cité : les bains publics se développent, les premiers WC apparaissent. Parallèlement, les chimistes s’intéressent à la qualité de l’eau, les méthodes de filtration se perfectionnent. La médecine entre dans sa période moderne, elle s’intéresse aux risques d’épidémies liés à l’eau corrompue. Et la technique propose des machines , hydrauliques ou à vapeur, capables d’élever de grandes quantités d’eau, des tuyaux métalliques pouvant la transporter. Bref, tout est prêt, à l’orée du siècle de la révolution industrielle, pour que tous les citoyens jouissent des avantages de l’eau courante.
Certes les habitants des quartiers populaires de Châtellerault sont bien éloignés des derniers progrès de la cité moderne, mais les transports et les moyens de communication se développent également, de sorte qu’ils reçoivent des informations…et qu’ils savent ce qui se passe dans les villes voisines, par exemple que Poitiers a des bornes-fontaines dans les années 1830.
La suite de l’article : Pierre Bugnet, La conquête de l’eau courante à Châtellerault