L’industrie châtelleraudaise et ses capacités d’innovation, Marie Ferru

L’approfondissement de la mondialisation et les changements qui l’accompagnent (accélération du changement technique, concurrence accrue, demande versatile, etc.) affectent les entreprises mais également les territoires sur lesquels elles sont inscrites. Certains acteurs redoutent en France un processus de désindustrialisation de l’économie provenant de délocalisations vers les pays en développement, initiées pour bénéficier du différentiel de coût du travail et entraînant une baisse des effectifs industriels. Certains territoires semblent concernés par ce mouvement et présentent a priori des problématiques de reconversion industrielle fortes, à l’instar de villes moyennes traditionnellement centrées sur le secondaire comme la vallée de l’Arve, le bassin de Nogent, Oyonnax ou le Choletais. Ces villes moyennes, dont la définition et les limites sont encore floues (cf. Andrieu, 2007), constituent un niveau intermédiaire essentiel, bien souvent occulté relativement aux grandes métropoles, considérées comme des territoires plus dynamiques et dont les enjeux semblent plus prégnants.
L’industrie du Châtelleraudais, territoire le plus industriel de la région Poitou-Charentes, a fait l’objet d’une attention particulière des décideurs locaux, suite aux décisions récentes de fermetures d’entreprises. Nous nous proposons ici d’établir une analyse économique approfondie de l’industrie châtelleraudaise en nous appuyant sur une monographie de l’industrie châtelleraudaise, dans une perspective dynamique. La construction historique des compétences de ce territoire nous permet de mieux comprendre son positionnement économique actuel et ses capacités d’innovation.
Nous reviendrons dans un premier temps sur la situation économique de Châtellerault avant de rendre compte de l’histoire industrielle de ce territoire. Plus précisément, grâce à un travail d’enquête auprès d’entreprises du territoire, nous proposerons une reconstruction de sa trajectoire cognitive, de ses reconversions sectorielles et de sa spécialisation actuelle. Nous mettrons ainsi en évidence l’existence d’un « système local de compétences » (Grossetti, Zuliani et Guillaume, 2006) autour des savoir-faire de la mécanique et soulignerons certains enjeux économiques du territoire châtelleraudais. Nous observons enfin, grâce à des données issues de questionnaires auprès des établissements locaux, que les établissements du Châtelleraudais innovent au moins autant que les autres territoires grâce à l’intégration d’innovations déjà existantes sur le marché et à l’établissement de collaborations inter-entreprises majoritairement non locales

La suite de l’article : Marie Ferru, L’industrie châtelleraudaise et ses capacités d’innovation

 

 

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Ce contenu a été publié dans 2009, n°18, De l'architecture à l'industrie : la ville entre tradition et modernité, REVUE D'HISTOIRE DU PAYS CHATELLERAUDAIS, avec comme mot(s)-clé(s) , . Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

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