Introduction par Marie-Claude Albert, Bernard Fy, Jean-Luc Gillard, Alain Houisse, membres de l’équipe d’animation
Une trentaine de chercheurs ont intégré le groupe de recherche du CCHA afin de mener des études locales sur le thème choisi pour la période triennale 2018-2021. Ils se retrouvent chaque mois pour échanger autour de leurs recherches. Leurs travaux sont recensés sous forme d’articles au moins dans cinq revues d’Histoire du Pays Châtelleraudais, des numéros 38 à 42 inclus jusqu’à la fin de l’année 2021. Ces articles sont regroupés par dossier.
Ainsi le numéro 38 a été centré sur les lois scolaires et la naissance des écoles communales. Huit chercheurs ont écrit l’histoire de quatre écoles publiques de village (Mairé, Monthoiron, Thuré et Vicq-sur-Gartempe) et d’une école de Châteauneuf, l’école Ferdinand-Buisson. Ils ont alors étudié, à partir de plans souvent très précis, l’architecture scolaire conjuguant la part d’héritage du patrimoine religieux ou militaire, et la part d’innovation du modèle Jules Ferry. Ils se sont intéressés aux instituteurs, à leur recrutement, leur salaire et leurs relations avec la municipalité. Certains ont montré les progrès et les limites de l’instruction publique, loin de concerner tous les enfants de la République au début du XXe siècle. La question de la laïcité scolaire fait débat à la suite des lois de 1901 et 1905, notamment à Thuré, d’où l’intérêt d’étudier le rôle des congrégations religieuses dans l’éducation.
- Les revues 39,40 et 41 traitent des multiples formes d’enseignement.
- En effet, c’est là que réside l’originalité de notre recherche. Si l’histoire d’établissements publics comme le collège de garçons René Descartes est au cœur de notre propos, elle n’en exclut pas moins d’autres objets d’étude.
- L’éducation et la formation ne se limitent pas aux seuls cycles du primaire et du secondaire classiques, mais il est tout aussi important de prendre en compte l’existence de lieux alternatifs comme les écoles mutuelles.
- Ces structures éducatives ne relèvent pas obligatoirement de l’État, mais émanent d’autres acteurs comme les Bourses du Travail et les associations qui contribuent largement à l’éducation populaire, les centres socio-culturels, les communes qui initient un enseignement artistique, et bien d’autres.
- Il était incontournable de s’intéresser à l’enseignement agricole et à l’enseignement professionnel dans un territoire comme le nôtre marqué à la fois par la ruralité et la polarité industrielle liée à la manufacture d’armes, deux aspects qui mobilisent plusieurs chercheurs et feront l’objet d’une série d’articles. Sous la forme d’une biographie de figure emblématique ou d’une monographie d’établissement, ces études mettront l’accent sur des pratiques et des objectifs pédagogiques spécifiques, s’élargissant à la formation des adultes.
- Certains se penchent sur l’évolution de la pédagogie et de ses outils, analysant la naissance et l’implantation du mouvement Freinet dans le Châtelleraudais, tandis que d’autres explorent les œuvres d’Aimé Souché et se plongent dans les rayonnages des bibliothèques scolaires.
- Quant à l’éducation des filles, elle mobilise l’attention de plusieurs chercheurs ; ils analysent l’évolution des structures d’enseignement qui leur sont dévolues, ainsi que celle des contenus et de leur accès aux diplômes, notamment au baccalauréat.
- Si ces recherches s’appuient majoritairement sur les archives communales, départementales et privées, elles exploitent également de nombreux témoignages d’anciens élèves, enseignants et autres pédagogues, à l’image de l’enquête retraçant l’histoire du lycée Marcelin Berthelot.
- Les chercheurs utilisent par ailleurs de nombreuses ressources bibliographiques qui leur permettent de contextualiser leur sujet et de le coordonner avec l’histoire nationale. Vous pourrez en consulter les références dans les divers articles et le récapitulatif dans une revue ultérieure.
- Bref, un GRAHC riche d’une réflexion collective sur un thème essentiel, au cœur de l’actualité.